Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/221

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XVI. ROSMOPHIM

 
Les fossoyeurs de croix piochent sur le Calvaire.
Le brouillard, ce manteau de deuil du ciel sévère,
Couvre le mont, où, seuls, ces hommes, loin du bruit,
Dans l’ombre, ont travaillé presque toute la nuit.
On entend le Cédron dont les eaux sont très grosses.
Ils s’arrêtent après avoir creusé deux fosses.
Et l’un d’eux, le plus vieux, dit aux autres : — Je crois
Que c’est tout ; nous n’avons d’ordres que pour deux croix,
Pour deux larrons qu’on doit mettre à mort dans les fêtes ;
Dismas et Gestas ; or, les deux fosses sont faites.
Un prêtre en ce moment, Rosmophim de Joppé,
Qui vient de survenir, d’ombres enveloppé,