Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/76

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Au fond de cette brume étrange et formidable,
« Comme si, quoique rien ne fût encor puni,
« Le gouffre eût essayé d’engloutir l’infini,
« On voyait, aux lueur des visions funèbres,
« S’ouvrir et se fermer la gueule des ténèbres.
« Partout apparaissait, à l’œil épouvanté,
« La face du néant, faite d’obscurité.
« A chaque instant, le fond redevenait la cîme ;
« Et, comme une nuée au-dessus d’un abîme,
« Dans cette ombre où rampaient les larves des fléaux,
« Le monstre Nuit planait sur la bête Chaos.
« C’était ainsi quand Dieu se levant, dit à l’ombre :
« Je suis. Ce mot créa les étoiles sans nombre,
« Et Satan dit à Dieu : Tu ne seras pas seul. »

Nemrod pensif cria : — Satan est mon aïeul.