Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/83

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nsité que les astres éclairent,
La cage s’éleva, liée à leurs pieds noirs.
Alors, tandis qu’en bas les lacs, vastes miroirs,
Les palmiers verts, les champs rayés par les cultures,
Horeb et Sinaï, sombres architectures,
Et les bois et les tours rampaient, et qu’emportés
Dans l’air, battant de l’aile au milieu des clartés,
Les quatre aigles cherchaient du bec la chair sanglante,
Il sortit presque hors de la cage volante,
Farouche, et regarda les montagnes d’Assur
Qui, s’enfonçant avec leurs forêts dans l’azur,
Semblaient tomber, dans l’ombre au loin diminuées,
Et s’écria, penché sur le gouffre :

                                         — O nuées,
Nemrod, le conquérant de la terre, s’en va !
Je t’avertis là-haut, Jéhovah ! Jéhovah !
C’est moi. C’est moi qui passe, ô monts aux cimes blanches,
Bois, regardez monter l’homme à qui sont vos branches,
Mer, regarde monter l’homme à qui sont tes flots,
Morts, regardez monter l’homme à qui sont vos os !
Terre, herbes que les vents courbent sous leurs haleines,