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LA LÉGENDE DES SIÈCLES.



le deuxième sphinx




Si grands que soient les rois, les pharaons, les mages
Qu’entoure une nuée éternelle d’hommages,
Personne n’est plus haut que Téglath-Phalasar.
Comme Dieu même, à qui l’étoile sert de char,
Il a son temple avec un prophète pour prêtre ;
Ses yeux semblent de pourpre, étant les yeux du maître ;
Tout tremble ; et, sous son joug redouté, le héros
Tient les peuples courbés ainsi que des taureaux ;
Pour les villes d’Assur que son pas met en cendre,
Il est ce que sera pour l’Asie Alexandre,
Il est ce que sera pour l’Europe Attila ;
Il triomphe, il rayonne ; et, pendant ce temps-là,
Sans savoir qu’à ses pieds toute la terre tombe,
Pour le mur qui sera la cloison de sa tombe,
Des potiers font sécher de la brique au soleil.


le troisième sphinx




Nemrod était un maître aux archanges pareil ;