Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 2.djvu/247

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Tombent, sèchent, ainsi que des feuillages morts,
Et s’en vont la douleur, le péché, le remords,
La perversité lamentable,
Tout l’ancien joug, de rêve et de crime forgé,
Nemrod, Aaron, la guerre avec le préjugé,
La boucherie avec l’étable !

Tous les spoliateurs et tous les corrupteurs
S’en vont ; et les faux jours sur les fausses hauteurs ;
Et le taureau d’airain qui beugle,
La hache, le billot, le bûcher dévorant,
Et le docteur versant l’erreur à l’ignorant,
Vil bâton qui trompait l’aveugle !

Et tous ceux qui faisaient, au lieu de repentirs,
Un rire au prince avec les larmes des martyrs,
Et tous ces flatteurs des épées
Qui louaient le sultan, le maître universel,
Et, pour assaisonner l’hymne, prenaient du sel
Dans le sac aux têtes coupées !