Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 2.djvu/265

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Jusqu’au jour monstrueux où nous écarterons
Les clous de notre bière au-dessus de nos fronts,
Nul bras ne le touchait dans l’invisible sphère ;
Chaque race avait fait sa couche de poussière
Dans l’orbe sépulcral de son évasement ;
Sur cette poudre l’œil lisait confusément
Ce mot : Riez, écrit par le doigt d’Épicure ;
Et l’on voyait, au fond de la rondeur obscure,
La toile d’araignée horrible de Satan.

Des astres qui passaient murmuraient : « Souviens-t-en !
Prie ! » et la nuit portait cette parole à l’ombre.

Et je ne sentais plus ni le temps ni le nombre.