Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 2.djvu/42

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Le serf s’en approcha ; sur la funèbre table,
Sculpté très-ressemblant, le couple lamentable
Dont Isora, sa dame, était l’unique enfant,
Apparaissait ; tous deux, dans cet air étouffant,
Silencieux, couchés côte à côte, statues
Aux mains jointes, d’habits seigneuriaux vêtues,
L’homme avec son lion, la femme avec son chien.
Il vit que le flambeau nocturne brûlait bien ;
Puis, courbé, regarda, des pleurs dans la paupière,
Ce père de granit, cette mère de pierre ;
Alors il recula, pâle ; car il crut voir
Que ces deux fronts, tournés vers la voûte au fond noir,
S’étaient subitement assombris sur leur couche,
Elle ayant l’air plus triste et lui l’air plus farouche.