Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 2.djvu/47

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Les vêtements des mains :

« Laissez, que je l’habille !
Oh ! quand sa mère était toute petite fille,
Et que j’étais déjà barbe grise, elle avait
Coutume de venir dès l’aube à mon chevet ;
Parfois, elle voulait m’attacher mon épée,
Et, de la dureté d’une boucle occupée,
Ou se piquant les doigts aux clous du ceinturon,
Elle riait. C’était le temps où mon clairon
Sonnait superbement à travers l’Italie.
Ma fille est maintenant sous terre, et nous oublie.
D’où vient qu’elle a quitté sa tâche, ô dure loi !
Et qu’elle dort déjà quand je veille encor, moi ?
La fille qui grandit sans la mère, chancelle.
Oh ! c’est triste, et je hais la mort. Pourquoi prend-elle
Cette jeune épousée et non mes pas tremblants ?
Pourquoi ces cheveux noirs et non mes cheveux blancs ? »

Et, pleurant, il offrait à l’enfant des dragées.

« Les choses ne sont pas ainsi bien arrangées ;