Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 2.djvu/90

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Comme si, moins voisin des rois, il était mieux ;
Et se mit à chanter un chant mystérieux.
L’aigle, qui, seul, n’avait pas ri, dressa la tête.

Il chanta, calme et triste.

Alors sur le Taygète,
Sur le Mysis, au pied de l’Olympe divin,
Partout, on vit, au fond du bois et du ravin,
Les bêtes qui passaient leur tête entre les branches ;
La biche à l’œil profond se dressa sur ses hanches,
Et les loups firent signe aux tigres d’écouter ;
On vit, selon le rhythme étrange, s’agiter
Le haut des arbres, cèdre, ormeau, pins qui murmurent,
Et les sinistres fronts des grands chênes s’émurent.

Le faune énigmatique, aux Grâces odieux,
Ne semblait plus savoir qu’il était chez les dieux.