Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 1.djvu/110

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Les Bars au turban vert viennent des deux Chaldées ;
Les piques des guerriers de Thrace ont dix coudées ;
Ces peuples ont chez eux un oracle de Mars ;
Comment énumérer les Sospires camards,
Les Lygiens, pour bain cherchant les immondices,
Les Saces, les Micois, les Parthes, les Dadyces,
Ceux de la mer Persique au front ceint de varechs,
Et ceux d’Assur armés presque comme les Grecs,
Artée et Sydamnès, rois du pays des fièvres,
Et les noirs Caspiens, vêtus de peaux de chèvres,
Et dont les javelots sont brûlés par le bout.

Comme dans la chaudière une eau se gonfle et bout,
Cette troupe s’enflait en avançant, de sorte
Qu’on eût dit qu’elle avait l’Afrique pour escorte,
Et l’Asie, et tout l’âpre et féroce Orient.
C’étaient les Nims, qui vont à la guerre en criant,
Les Sardes, conquérants de Sardaigne et de Corse,
Les Mosques tatoués sous leur bonnet d’écorce,
Les Gètes, et, hideux, pressant leurs rangs épais,
Les Bactriens, conduits par le mage Hystapès.
Les Tybarènes, fils des races disparues,
Avaient des boucliers couverts de peaux de grues ;
Les Lybs, nègres des bois, marchaient au son des cors ;
Leur habit était ceint par le milieu du corps,
Et chacun de ces noirs, outre les cimeterres,