Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 1.djvu/159

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Avec toi tout est précaire,
Surtout quand tu t’es signé
Devant quelque reliquaire
Où le saint tremble indigné.

À tes traités, verbiage,
Je préférerais souvent
Les promesses du nuage
Et la parole du vent.

La parole qu’un roi fausse
Derrière les gens trahis,
N’est plus que la sombre fosse
De la pudeur d’un pays.

Moi, je tiens pour périls graves,
Et je dois le déclarer,
Ce qu’en arrière des braves
Les traîtres peuvent jurer.

Roi, vous l’avouerez, j’espère,
Mieux vaut avoir au talon
Le venin d’une vipère
Que le serment d’un félon.