Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 1.djvu/261

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L’amour qu’a pour moi l’ombre, et l’appui que j’aurais
Dans la virginité des profondes forêts.
J’ai sous ma garde un coin de paradis sauvage,
Un mont farouche et doux. Ici point de ravage
Montrant que l’homme fut heureux dans ces beaux lieux ;
Point de honte montrant qu’il y fut orgueilleux.
L’onde est libre, le vent est pur, la foudre est juste.
Rois, que venez-vous faire en ce désert auguste ?
Le gouffre est noir sans vous, sans vous le ciel est bleu.
N’usurpez pas ce mont ; je le conserve à Dieu.
Rois, l’honneur exista jadis. J’en suis le reste.
C’est bien. Partez. S’il est un bruit que je déteste,
C’est le bourdonnement inutile des voix.

Il disparaît.
CYADMIS.

Il nous brave !

HUG.

Il nous brave ! Couvrons nos soldats de pavois.
Traînons une baliste. Apportons les échelles.
À l’assaut !

OTHON.

À l’assaut ! À l’assaut !

SYLVESTRE, montrant le précipice.

À l’assaut ! À l’assaut ! Si vous n’avez pas d’ailes,