Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 1.djvu/282

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Le singe ouvrait sa griffe et l’ange ouvrait son aile.
Et l’ange dit : — Berthold de Zœhringen, qu’appelle
Dans la verte forêt le bruit joyeux des cors,
Tu vois ici ton âme à côté de ton corps.
Écoute : moi je suis ton esprit, lui ta bête.
Chacun de tes péchés lui fait lever la tête ;
Chaque bonne action que tu fais me grandit.
Tant que tu vis, je lutte et j’étreins ce bandit ;
À ta mort tout finit dans l’ombre ou dans l’aurore.
Car c’est moi qui t’enlève ou lui qui te dévore.