Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/198

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Dieu n'est pas ! Et d'ailleurs, quand, faisant ton entrée, Beau, fier, devant la rampe assez mal éclairée, Tu viens éblouir tes pareils, Toi, premier rôle, roi du drame où tu te plonges, Toi, l'acteur du destin, veut-on pas que tu songes À cet allumeur de soleils ?

S'il existe — Il faudrait d'abord que je le visse — Dis-tu, c'est bon, qu'il soit ! et fasse son service ! — Ah ! l'homme en qui rien n'éteindra La folle volonté de sonder l'insondable, Mériterait qu'on mît son orgueil formidable Sous ta douche, ô Niagara !

Nains ! Dieu vous met sa marque afin qu'on vous réclame. Croyez-vous que la mort, qui n'accepte que l'âme, Et qui pèse tout dans sa main, Si son incorruptible et sinistre prunelle N'y reconnaissait pas l'effigie éternelle, Recevrait le liard humain ?

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