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VII

GAVROCHE PROFOND CALCULATEUR DES DISTANCES



Marius tint sa promesse. Il déposa un baiser sur ce front livide où perlait une sueur glacée. Ce n’était pas une infidélité à Cosette ; c’était un adieu pensif et doux à une malheureuse âme.

Il n’avait pas pris sans un tressaillement la lettre qu’Éponine lui avait donnée. Il avait tout de suite senti là un événement. Il était impatient de la lire. Le cœur de l’homme est ainsi fait, l’infortunée enfant avait à peine fermé les yeux que Marius songeait à déplier ce papier. Il la reposa doucement sur la terre et s’en alla. Quelque chose lui disait qu’il ne pouvait lire cette lettre devant ce cadavre.

Il s’approcha d’une chandelle dans la salle basse. C’était un petit billet plié et cacheté avec ce soin élégant des femmes. L’adresse était d’une écriture de femme et portait :

— À monsieur, monsieur Marius Pontmercy, chez M. Courfeyrac, rue de la Verrerie, no 16.