les opinions de M. Fauchelevent ? M. Fauchelevent était républicain peut-être. De là sa présence toute simple dans ce combat.
Cependant Gavroche était déjà à l’autre bout de la barricade criant : Mon fusil !
Courfeyrac le lui fit rendre.
Gavroche prévint « les camarades », comme il les appelait, que la barricade était bloquée. Il avait eu grand’peine à arriver. Un bataillon de ligne, dont les faisceaux étaient dans la Petite-Truanderie, observait le côté de la rue du Cygne ; du côté opposé, la garde municipale occupait la rue des Prêcheurs. En face, on avait le gros de l’armée.
Ce renseignement donné, Gavroche ajouta :
— Je vous autorise à leur flanquer une pile indigne.
Cependant Enjolras à son créneau, l’oreille tendue, épiait.
Les assaillants, peu contents sans doute du coup à boulet, ne l’avaient pas répété.
Une compagnie d’infanterie de ligne était venue occuper l’extrémité de la rue, en arrière de la pièce. Les soldats dépavaient la chaussée et y construisaient avec les pavés une petite muraille basse, une façon d’épaulement qui n’avait guère plus de dix-huit pouces de hauteur et qui faisait front à la barricade. À l’angle de gauche de cet épaulement, on voyait la tête de colonne d’un bataillon de la banlieue, massé rue Saint-Denis.
Enjolras, au guet, crut distinguer le bruit particulier qui se fait quand on retire des caissons les boîtes à mitraille, et il vit le chef de pièce changer le pointage et incliner légèrement la bouche du canon à gauche. Puis les