Page:Hugo - Les Travailleurs de la mer Tome I (1891).djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

du grand désordre naturel ; promenez-vous, attendri, dans ce désert ; il est voluptueux comme le printemps et mélancolique comme l’automne ; cheminez au hasard ; laissez derrière vous l’abbaye en ruine, perdez-vous dans la paix touchante des ravins, parmi les chants d’oiseaux et les bruits de feuilles, buvez dans le creux de votre main l’eau des sources, marchez, méditez, oubliez ; une chaumière se présente ; elle marque l’angle d’un hameau enfoui sous les arbres ; elle est verte, embaumée, charmante, toute vêtue de lierres et de fleurs, pleine d’enfants et de rires ; vous approchez ; et, au coin de la cabane couverte d’une éclatante déchirure d’ombre et de soleil, sur une vieille pierre de ce vieux mur, au-dessous du nom du hameau, Liederbreizig, vous lisez : 22e landw. bataillon. 2e comp.

Vous vous croyiez dans un village, vous êtes dans un régiment. Tel est l’homme.