Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/381

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de Hamlet, j’admire les carnages de Macbeth, j’admire les sorcières, « ce ridicule spectacle, » j’admire the buttock of the night, j’admire l’œil arraché de Glocester. Je n’ai pas plus d’esprit que cela.

Ayant eu récemment l’honneur d’être appelé « niais » par plusieurs écrivains et critiques distingués, et même un peu par mon illustre ami M. de Lamartine [1], je tiens à justifier l’épithète.

Achevons par une dernière observation de détail ce que nous avons spécialement à dire de Shakespeare.

Oreste, ce fatal aîné de Hamlet, n’est point, nous l’avons dit, le seul lien entre Eschyle et Shakespeare ; nous avons indiqué une relation, moins aisément perceptible, entre Prométhée et Hamlet. La mystérieuse intimité des deux poëtes éclate, à propos de ce même Prométhée, plus étrangement encore, et sur un point qui, jusqu’ici, a échappé aux observateurs et aux critiques. Prométhée est l’aïeul de Mab.

Prouvons-le.

Prométhée, comme tous les personnages devenus légendaires, comme Salomon, comme

  1. « Toute la biographie quelquefois un peu puérile, un peu niaise même, de l’évêque Myriel. » LAMARTINE. Cours de littérature. Entretien LXXXIV, p. 385.