Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/508

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Versailles d’un peuple. L’initiative prise par le comité entraînera certainement les pouvoirs publics. Nous écartons, quant à nous, et le comité écartera, nous le pensons, toute idée d’une manifestation par souscription. Une souscription, à moins d’être à un sou, c’est-à-dire ouverte à tout le peuple, est nécessairement fractionnelle. Ce qui est dû à Shakespeare, c’est une manifestation nationale ; un jour férié, une fête publique, un monument populaire, votés par les chambres et inscrits au budget. L’Angleterre le ferait pour le roi. Or, qu’est-ce que le roi de l’Angleterre à côté de l’homme de l’Angleterre ? Toute confiance est due au comité du Jubilé de Shakespeare, comité composé de personnes hautement distinguées dans la presse, la pairie, la littérature, le théâtre et l’église. Des hommes éminents de tous les pays, représentants de l’intelligence en France, en Allemagne, en Belgique, en Espagne, en Italie, complètent ce comité, à tous les points de vue excellent et compétent. Un deuxième comité, formé à Stratford-sur-Avon, seconde le comité de Londres. Nous félicitons l’Angleterre.

Les peuples ont l’oreille dure et la vie longue ; ce qui fait que leur surdité n’a rien d’irréparable. Ils ont le temps de se raviser. Les anglais se réveillent enfin du côté de leur