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À LA CHIMIE AGRICOLE.

L’acide carbonique : voilà donc l’aliment ; le soleil : voilà la raison vitale de l’existence végétale ; sans l’un comme sans l’autre, pas de végétation possible.

N’entrevoit-on pas déjà dans ces phénomènes de la végétation une partie de l’utilité des engrais ? Développez de l’acide carbonique au pied des plantes pour leur fournir l’élément de la respiration. Les plantes trouveraient cet acide carbonique en partie dans l’air, il est vrai ; mais si l’art leur en donne, leur en fournit de plus grandes quantités, n’y aura-t-il pas pour elles une cause de plus de progrès et d’accroissement ?

Si dans l’animal l’action vitale, pour accomplir le phénomène de l’inspiration, soulève à son insu et malgré sa volonté les muscles de la poitrine pour lui faire absorber périodiquement l’air à pleine gorgée, la plante n’est point douée de ce mécanisme ; aussi n’a-t-elle pas, comme l’animal des classes élevées, un seul conduit pour aspirer l’air ; mais se rapprochant de l’organisation des classes inférieures de l’échelle des animaux, des poissons, par exemple, dont les poumons extérieurs, les branchies, hument l’air dissous dans l’eau, la plante offre sur ses poumons aériens une multitude de petits conduits par lesquels l’air s’introduit naturellement et vient, comme dans le poumon de l’animal, sécher la séve, le sang de la plante, et la vivifier en lui abandonnant son carbone.

Rien n’est merveilleux comme l’énergie avec laquelle a lieu cette décomposition de l’acide carbonique par les feuilles des plantes au contact de la lumière so-