Page:Hugues - Lettre de Marianne aux républicains, 1871.djvu/10

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sur mon compte à l’oreille des mères de famille une foule d’histoires à faire peur aux enfants ; Barbe-Bleue fut dépassé de quinze kilomètres ; les vieilles femmes ne parlèrent de moi qu’avec la terreur d’une nonne occupée à commettre un péché mortel ; afin de ne pas en perdre l’habitude, on massacra, çà et là, quelques républicains et le tour fut joué à cette brave Marianne qui ne cherche querelle à personne et qui n’oserait pas même bombarder une ville française.



Comment allais-je reconstituer le bataillon sacré de la République ? La presse était muselée, la tribune bâillonnée, les consciences vendues, les prisons encombrées, deuil et misère, silence et trahison dans la famille comme dans la société.

Vainement m’étais-je recommandée à tous les saints et saintes du paradis : les paysans qui ressemblent aux phoques de la foire St-Lazare avec cette différence qu’ils disent :