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et monumens de l’amérique.

nisme parmi les Indiens, les symboles d’un nouveau culte n’ont pas entièrement effacé le souvenir du culte ancien : le peuple se porte en foule et de très-loin à la cime de la pyramide, pour y célébrer la fête de la Vierge : une crainte secrète, un respect religieux saisissent l’indigène à la vue de cet immense monceau de briques, couvert d’arbustes et d’un gazon toujours frais.

Nous avons indiqué plus haut la grande analogie de construction que l’on observe entre les téocallis mexicains et le temple de Bel ou Bélus, à Babylone : cette analogie avoit déjà frappé M. Zoega, quoiqu’il n’eût pu se procurer que des descriptions très-incomplètes du groupe des pyramides de Téotihuacan[1]. Selon Hérodote, qui visita Babylone et vit le temple de Belus, ce monument pyramidal avoit huit assises : sa hauteup étoit d’un stade ; la largeur de sa base égaloit sa hauteur ; le mur qui formoit l’enceinte extérieure, le πείβολος, avoit deux stades en carré (un stade commun olympique avoit cent quatre-vingt-trois mètres, le stade

  1. Zoega, de origine Obiliscorum, p. 380.