Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
123
et monumens de l’amérique.

et en pratiquant des gradins pour monter plus facilement au sommet. Les deux continents offrent de nombreux exemples de ces collines divisées en terrasses et revêtues de murs en briques ou en pierres. Les téocallis ne me parois sent autre chose que des collines artificielles élevées au milieu d’une plaine, et destinées à servir de base aux autels : rien en effet de plus imposant qu’un sacrifice qui peut être vu par tout un peuple à la fois ! Les pagodes de l’Indostan n’ont rien de commun avec les temples mexicains : celle de Taujore dont nous devons de superbes dessins à M. Daniell[1], est une tour à plusieurs assises ; mais l’autel ne se trouve pas à la cime du monument.

La pyramide de Bel étoit en même temps le temple et le tombeau de ce dieu : Strabon ne parle pas même de ce monument comme d’un temple, il le nomme simplement le tombeau de Bélus. En Arcadie, le tumulus (χῶμα) qui renfermoit les cendres de Calisto portoit à sa cime un temple de Diane : Pansanias[2] le décrit comme un cône fait de main

  1. Oriental Scenery, Pl. xvii.
  2. Pausanias. Lib. VIII, C. xxxv.