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vues des cordillères,

sont attachés à la ceinture du triomphateur. Ses pieds sont couverts d’une espèce de brodequins, qui rappellent les (τκελεαί) ou caligœ des Grecs et des Romains.

Les esclaves représentés assis et les jambes croisées, aux pieds du vainqueur, sont très-remarquables à cause de leurs attitudes et de leur nudité. Celui qui est placé à gauche ressemble à la figure de ces saints que l’on voit fréquemment dans des tableaux hindoux, et que le navigateur Roblet a trouvés sur la côte nord-ouest de l’Amérique, parmi les peintures hiéroglyphiques des naturels du canal de Cox[1]. Il seroit facile de reconnaître, dans ce relief, le bonnet phrygien et le tablier (περίζωμα) des statues égyptiennes, si l’on vouloit suivre les traces d’un savant[2], qui, emporté par une imagination ardente, a cru trouver, dans le nouveau continent, des inscriptions carthaginoises et des monumens phéniciens[3].

  1. Voyage de Marchand, Tom. I, p. 312.
  2. Court de Gibelin.
  3. Voyez Archœologia, or miscellaneous Tracts relating to Antiquity ; published by the Society of Antiquarians of London. Vol. VIII, p. 290.