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vues des cordillères,

glyphiques des peuples aztèques a beaucoup d’analogie avec l’ancien papier égyptien fait avec les fibres du roseau (Cyperus papyrus). La plante qui fut employée au Mexique à la fabrication du papier, est celle que dans nos jardins on désigne communément sous le nom d’aloès. C’est la pite (agave americana), appelée metl ou maguey par les peuples de la race aztèque. Les procédés employés pour la fabrication de ce papier étoient à peu près semblables à ceux qu’on emploie dans les îles de la mer du Sud, pour en faire avec l’écorce du mûrier à papier (Broussonetia papyfera). J’en ai vu des morceaux de trois mètres de long sur deux de large. Aujourd’hui on cultive l’agave, non pour en faire du papier, mais pour en préparer avec son suc, au moment du développement de la hampe et des fleurs, la boisson enivrante connue sous le nom d’octli ou de pulque : car la pite ou le metl peut remplacer à la fois le chanvre de l’Asie, le roseau à papier de l’Égypte, et la vigne de l’Europe.

Le tableau dont la copie se trouve au bas de la Pl. XII (IV de l’édit. in-8o), à cinq décimètres de long sur trois décimètres de large. Il paroît