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et monumens de l’amérique.

parce qu’ils n’ont pas distingué les peintures d’un genre mixte, dans lesquelles de vrais hiéroglyphes, tantôt cyriologiques, tantôt tropiques, sont ajoutés à la représentation naturelle d’une action, et l’écriture hiéroglyphique simple, telle qu’on la trouve, non sur le pyramidion, mais sur les grandes faces des obélisques. La fameuse inscription de Thèbes, citée par Plutarque et par Clément d’Alexandrie[1], la seule dont l’explication soit parvenue jusqu’à nous, exprimoit, dans les hiéroglyphes d’un enfant, d’un vieillard, d’un vautour, d’un poisson et d’un hippopotame, la sentence suivante : « Vous qui naissez et qui devez mourir, sachez que l’Eternel déteste l’impudence. » Pour exprimer la même idée, un Mexicain auroit représenté le grand esprit Teotl, châtiant un criminel : certains caractères placés au-dessus de deux têtes auroient suffi pour indiquer l’âge de l’enfant et celui du vieillard : il auroit individualisé l’action ; mais le style de ses peintures hiéroglyphiques ne lui

  1. Plut, de Iside, éd. Par., 1624, Tom. II, p. 363, F. Clem. Alexandr. Stromat., Lib. V, C. vii ; ed. Potter, Oxon, 1715, Tom. II, p. 670, lin. 30.