Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
206
vues des cordillères,

Tchinkitané ; les indigènes ont un goût décidé pour les peintures hiéroglyphiques sur bois. J’ai examiné[1], dans un autre endroit, s’il est probable que ces peuples industrieux et d’un caractère généralement doux et affable sont des colons mexicains réfugiés vers le nord, après l’arrivée des Espagnols, ou s’ils ne descendent pas plutôt des tribus toltèques ou aztèques, qui, lors de l’irruption des peuples d’Aztlan, sont restées dans ces régions boréales. Par la réunion heureuse de plusieurs circonstances, l’homme s’élève à une certaine culture, même dans les climats les moins favorables au développement des êtres organisés : près du cercle polaire, en Islande, nous avons vu, depuis le douzième siècle, les peuples Scandinaves cultiver les lettres et les arts avec plus de succès que les habitans du Danemarck et de la Prusse.

Quelques tribus toltèques paroissent s’être mêlées aux nations qui habitoient jadis le pays contenu entre la rive orientale du Mississipi et l’Océan Atlantique. Les Iroquois et les

  1. Voyez mon Essai politique, Vol. I, p. 372 ; Vol. II, p. 507. Marchand, Tom. I, p. 259, 261, 299, 375.