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et monumens de l’amérique.

et les migrations des peuples qui ont introduit à la Nouvelle-Espagne l’usage de l’écriture symbolique et la fabrication du papier : il nous reste à indiquer les manuscrits (Codices mexicani) qui, depuis le seizième siècle, ont passé en Europe, et qui sont conservés dans les bibliothèques publiques et particulières. On sera étonné de remarquer combien sont devenus rares ces monumens précieux d’un peuple qui, dans sa marche vers la civilisation, paroît avoir lutté contre les mêmes obstacles qui s’opposent à l’avancement des arts chez toutes les nations du nord et même de l’est de l’Asie.

D’après les recherches que j’ai faites, il paroît qu’il n’existe aujourd’hui en Europe que six collections de peintures mexicaines : celles de l’Escurial, de Bologne, de Veletri, de Rome, de Vienne et de Berlin. Le savant jésuite Fabrega, qui est souvent cité dans les ouvrages de M. Zoega, et dont le chevalier Borgia, neveu du cardinal de ce nom, a bien voulu me communiquer quelques manuscrits relatifs aux antiquités aztèques, suppose que les archives de Simancas en Espagne renferment aussi quelques-unes