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et monumens de l’amérique.

sentoient que des masses animées d’une même volonté, partout où les lois, la religion et les usages ont contrarié le perfectionnement et le bonheur individuel.

On reconnaît, parmi les peintures du recueil de Mendoza y les cérémonies qui se faisoient à la naissance d’un enfant. La sage-femme, en invoquant le dieu Ometeuctli et la déesse Omecihualt, qui vivent dans le séjour des bienheureux, jetoit de l’eau sur le front et la poitrine du nouveau-né : après avoir prononcé différentes prières[1], dans lesquelles l’eau étoit considérée comme le symbole de la purification de l’ame, la sage-femme faisoit approcher des enfans qui avoient été invités pour donner un nom au nouveau-né. Dans quelques provinces on allumoit en même temps du feu, et on faisoit semblant de passer l’enfant par la flamme, comme pour le purifier à la fois par l’eau et le feu. Cette cérémonie rappelle des usages dont l’origine, en Asie, paroit se perdre dans une haute antiquité.

D’autres planches du recueil de Mendoza

  1. Clavigero, Tom. II, p. 86.