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l’année, après les nemontemi ou jours complémentaires. Le temple du soleil rappelle le culte d’un peuple doux et humain, celui des Péruviens. Ce culte, dans lequel on ne porte d’autres offrandes à la divinité que des fleurs, de l’encens et les prémices des moissons, a existé indubitablement au Mexique jusqu’au commencement du quatorzième siècle. Un savant[1], qui a fait des rapprochemens heureux entre les idées mythologiques des différens peuples, a hasardé l’hypothèse que les deux sectes de l’Inde, les adorateurs de Vichnou et ceux de Sîva, se sont répandues en Amérique, et que le culte péruvien est celui de Vichnou, lorsqu’il paroît sous la figure de Krichna ou du soleil, tandis que le culte sanguinaire des Mexicains est analogue à celui de Sîva, lorsqu’il prend le caractère de Jupiter Stygien. L’épouse de Siva, la noire déesse Câli ou Bhavâni[2], symbole de la mort et de la destruction, porte, dans les statues et les peintures indiennes, un

  1. Frédéric Léopold Comte de Stolberg, Geschichte der Religion Jesu Christi, B. I, p. 426.
  2. Recherches asiatiques, Tom. I, p. 203 et 293.