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et monumens de l’amérique.

aussi Tetzahuitl, ou l’épouvante ; peut-être ce culte n’avoit-il été interrompu que parce que l’on manquoit de prisonniers, et par conséquent de victimes, pendant que la nation, marchant sous les auspices de Mexitli, avancoit paisiblement des montagnes de la Tarahumara au plateau central du Mexique.

Les guerres continuelles des Aztèques, depuis qu’ils s’étoient fixés sur les îlots du lac salé de Tezcuco, leur fournis soient un si grand nombre de victimes, que des sacrifices humains furent offerts sans exception à toutes leurs divinités, même à Quetzalcoalt[1], qui, comme le Bouddha des Hindoux, avoit prêché contre cette exécrable coutume, et à la déesse des moissons, la Cérès mexicaine, appelée Centeotl ou Tonacajohua, celle qui nourrit les hommes. Les Totonaques, qui avoient adopté toute la mythologie toltèque et aztèque, distinguoient, comme de race différente, les divinités qui exigent un culte sanguinaire,

  1. Gomara, Chronica gêneral de las Indias (édition de 1553), Tom. II, fol. 134.