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et monumens de l’amérique.

de cimes éparses, des groupes de montagnes isolées qui se détachent du plateau central : plus grande est la masse des Cordillères, et plus il est difficile de saisir l’ensemble de leur structure et de leur forme.

Cependant l’étude de cette forme, j’oserois dire de cette physionomie des montagnes, est facilitée singulièrement par la direction des hautes plaines qui constituent le dos des Andes. Lorsqu’on voyage depuis la ville de Quito jusqu’au Paramo de l’Assuay, on voit paroître successivement, et sur une longueur de trente-sept lieues, à l’ouest, les cimes de Casitagua, Pichincha, Atacazo Corazon, Iliniza, Carguairazo, Chimborazo et Cunambay ; à l’est, les cimes de Guamani, Antisana, Passuchoa, Ruminavi, Cotopaxi, Quelendana, Tungurahua et Capa-Urcu, qui, à l’exception de trois ou quatre, sont toutes plus élevées que le Mont-Blanc. Ces montagnes sont rangées de manière que, vues du plateau central, loin de se couvrir mutuellement, elles se présentent au contraire dans leur véritable forme, comme projetées sur la voûte azurée du ciel : on croit voir dans un même plan vertical leur sommet