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vues des cordillères,

non à l’européenne, c’est-à-dire de tuiles, mais de dalles de pierre très-minces et très-bien polies. C’est cette circonstance surtout qui me fit pencher alors pour l’opinion, probablement erronée, qu’à l’exception des quatre fenêtres, le reste de l’édifice étoit tel qu’il avoit été construit du temps des Incas. Quoi qu’il en soit, il faut convenir que l’usage des toits à angles aigus auroit été bien utile dans un pays de montagnes dans lequel les pluies, sont très-abondantes. Ces toits inclinés sont connus aux indigènes de la côte nord-ouest de l’Amérique ; ils l’étoient même dans l’Europe australe, dans les temps les plus reculés, comme l’indiquent plusieurs monumens grecs, et romains, surtout les reliefs de la colonne trajane, et les peintures de paysages trouvées, à Pompeia, et conservées jadis dans la superbe collection de Portici. L’angle au faîte du toit est obtus chez les Grecs ; il devient un angle droit chez les Romains, qui vivoient sous un ciel moins beau que celui de la Grèce : plus, on avance vers le nord, et plus les toits sont inclinés.

Le dessin dont la gravure se trouve sur la dix-septième Planche, a été fait à Rome,