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vues des cordillères,

agissant plutôt de cette main que de la main droite.

On pourroit croire, au premier coup d’œil, que cette bizarrerie tient à des habitudes particulières ; mais, en examinant un grand nombre d’hiéroglyphes historiques des Mexicains, on reconnaît que leurs peintres plaçoient les armes tantôt dans la main droite, tantôt dans la main gauche, selon qu’il en résulte une disposition plus symétrique dans les groupes : j’en ai trouvé des exemples frappans en feuilletant le Codex anonymus du Vatican, dans lequel on trouve des Espagnols qui portent l’épée dans la gauche[1]. Cette bizarrerie de confondre la droite avec la gauche, caractérise d’ailleurs le commencement de l’art : on l’observe aussi dans quelques reliefs égyptiens ; on trouve même dans ces derniers des mains droites attachées à des bras gauches, d’où résulte que les pouces parois sent placés à l’extérieur des mains. De savans antiquaires ont cru reconnoître quelque chose de mystérieux dans cet arrangement extraordinaire, que M. Zoega

  1. Cod. Vat. anon., fol. 86.