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introduction.

pour employer une expression indépendante de tout système, que la multiplicité des langues est un phénomène très-ancien. Peut-être celles que nous appelons américaines n’appartiennent-elles pas plus à l’Amérique que le madjare ou hongrois et le tschoude ou finnois n’appartiennent à l’Europe.

On ne sauroit disconvenir que la comparaison entre les idiomes des deux continents n’a pas conduit jusqu’ici à des résultats généraux : mais il ne faut pas perdre l’espérance que cette même étude ne devienne plus fructueuse lorsque la sagacité des savans pourra s’exercer sur un plus grand nombre de matériaux. Combien de langues de l’Amérique et de l’Asie centrale et orientale dont le mécanisme nous est encore aussi inconnu que celui du tyrhénien, de l’osque et du sabin ! Parmi les peuples c|ui ont disparu dans l’ancien monde, il en est peut-être plusieurs dont quelques tribus peu nom-