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vues des cordillères,

étoit divisé en quatre petites périodes de cinq jours, on conçoit qu’originairement les hiéroglyphes lapin, canne, silex et maison, indiquoient le commencement de ces petites périodes dans les années dont le premier jour portoit un des quatre signes nommés. En effet, lorsque le premier du mois Titill a le signe calli, le six de tous les mois suivans sera tochtli, le onze sera acatl, et le seize tecpatl : chaque mois commencera pour ainsi dire par un dimanche, et ces dimanches tomberont pendant toute l’année sur les mêmes jours des mois. Les Mexicains mettoient un intérêt particulier aux événemens arrivés un des quatre jours qui avoient les hiéroglyphes du cycle des années. Nous retrouvons les traces de cette superstition chez les Persans, qui, pour donner un signe (karkunan) à chaque jour du mois, ajoutoient aux douze esprits célestes préposés aux mois dix-huit ministres d’un ordre inférieur. Les Mexicains regardoient comme heureux le jour qui portoit le signe de l’année : les Persans[1] distin-

  1. Langlès, sur le Calendrier persan, dans Chardin, Voyage à Ispahan, Tom. II, p. 265.