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et monumens de l’amérique.

Boudha sont probablement une même personne[1], il est curieux de voir les noms de Boud-var, Wodans-dag (Wednes-day) et Votan désigner, dans l’Inde, en Scandinavie et au Mexique, le jour d’une petite période. Selon les traditions antiques recueillies par l’évêque François Nuñez de la Vega, « le Wodan des Chiapanois étoit petit-fils de cet illustre vieillard qui, lors de la grande inondation dans laquelle périt la majeure partie du genre humain, fut sauvé dans un radeau, lui et sa famille. » Wodan coopéra à la construction du grand édifice que les hommes entreprirent pour atteindre les cieux : l’exécution de ce projet téméraire fut interrompue ; chaque famille reçut dès-lors une langue différente, et le grand esprit Teotl ordonna à Wodan d’aller peupler le pays d’Anahuac. Cette tradition américaine rappelle le Menou des Hindoux, le Noé des Hébreux, et la dispersion des Couschites de Singar. En la comparant soit aux traditions hébraïques et indiennes conservées dans la Genèse et dans deux pouranas sacrés[2], soit à la fable de

  1. Rech. Asiat., Vol. I, p. 511 ; Vol. II, p. 343.
  2. L. c. Vol. III, p. 486.