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vues des cordillères,

L’usage des séries périodiques se retrouve aussi en Chine, où dix can combinés avec douze tchi servent à désigner les jours ou les années des périodes de soixante jours ou de soixante années[1]. Chez les Japonnois, les Chinois et les peuples du Mexique, les séries périodiques ne peuvent servir qu’à caractériser cinquante-deux ou soixante ans. Les Tibétains, au contraire, ont tellement compliqué l’artifice des séries, qu’ils ont des noms pour cent quatre-vingt-douze et même pour deux cent cinquante-deux ans. En désignant, par exemple, l’époque mémorable à laquelle le grand lhama Kan-ka-gnimbò réunit, avec le consentement de l’empereur de la Chine, les pouvoirs ecclésiastique et séculier[2], l’habitant de Lhassa cite l’année feu mâle, oiseau (we po cia), du quatorzième cycle écoulé depuis le déluge. Il compte quinze élémens ; savoir : cinq du genre masculin, cinq du genre féminin, et cinq neutres. En combinant ces quinze élémens avec les douze signes du zodiaque, et en ne nommant

  1. Observ. astr. du P. Souciet, publiées par le P. Gaubil, Tom. I, p. 26 ; Tom. II, p. 175.
  2. Georgi, Alph. Tibet., p. 516.