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et monumens de l’amérique.

quarante cases qui entourent le zodiaque, et des nombres six, dix et dix-huit, que l’on trouve répétés vers le bord de la pierre. Nous n’examinerons pas non plus si les trous creusés dans cette énorme pierre ont été faits, comme l’a pensé M. Gama, pour placer des fils qui servoient de gnomons. Ce qui est plus certain et très-important pour la chronologie mexicaine, c’est que ce monument prouve, contre l’opinion de Gemelli et de Boturini, que le premier jour, quel que soit le signe de l’année, est constamment présidé par cipactli, signe qui correspond au capricorne de la sphère grecque. On peut croire que, près de cette pierre, en étoit placée une autre qui renfermoit les fastes depuis l’équinoxe d’automne jusqu’à l’équinoxe du printemps.

Nous venons de réunir, sous un même point de vue, tout ce que nous savons jusqu’ici de la division du temps chez les peuples mexicains, en distinguant avec soin ce qui est certain de ce qui est simplement probable. On voit, d’après ce qui a été exposé sur la forme de l’année, combien sont imaginaires les hypothèses d’après lesquelles on attribuoit aux Toltèques et aux Aztèques, tantôt des années lunaires, tantôt