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vues des cordillères,

somptuosité, de la grandeur et de la majesté : mais ce qui me paroît digne du plus grand intérêt, c’est l’uniformité de construction que l’on remarque dans tous les monumens péruviens. Il est impossible d’examiner attentivement un seul édifice du temps des Incas, sans reconnoître le même type dans tous les autres qui couvrent le dos des Andes, sur une longueur de plus de quatre cent cinquante lieues, depuis mille jusqu’à quatre mille mètres d’élévation au-dessus du niveau de l’Océan. On diroit qu’un seul architecte a construit ce grand nombre de monumens, tant ce peuple montagnard tenoit à ses habitudes domestiques, à ses institutions civiles et religieuses, à la forme et à la distribution de ses édifices. Il sera facile de vérifier un jour, d’après les dessins que renferme cet ouvrage, si, dans le Haut-Canada, comme le prétend le savant auteur des Noticias americanas, il existe des édifices qui, dans la coupe des pierres, dans la forme des portes et des petites niches, et dans la distribution des appartements, offrent des traces du style péruvien : cette vérification intéresse d’autant plus ceux qui se livrent à des recherches historiques, que nous savons,