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vues des cordillères,

assises aussi régulières que celles des fabriques romaines. Si l’illustre auteur de l’Histoire de l’Amérique[1] avoit pu voir un seul édifice péruvien, il n’auroit pas dit sans doute « que les indigènes prenoient les pierres telles qu’ils les avoient tirées des carrières ; que les unes, étoient triangulaires, les autres carrées ; les unes convexes, les autres concaves ; et que l’art trop vanté de ce peuple ne consistoit que dans l’arrangement de ces matériaux informes. »

Pendant notre long séjour dans la Cordillère des Andes, nous n’avons jamais trouvé aucune construction qui ressemblât à celle que l’on appelle cyclopéenne : dans tous les édifices qui datent du temps des Incas, les pierres sont taillées avec un soin admirable sur la face extérieure, tandis que la face postérieure est inégale et souvent anguleuse. Un excellent observateur, M. Don Juan Larea, a remarqué que, dans les murs du Callo, l’interstice entre les pierres extérieures et intérieures est rempli de petits cailloux cimentés par de l’argile. Je n’ai point observé

  1. Robertson, Hist. of America, Vol. III, p. 414.