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vues des cordillères,

nations différentes, le signe que nous nommons amphora ou aquarius. Chez les peuples occidentaux, l’eau qui sort du vase de l’aquarius (χύςιςὔδατις) formoit aussi une constellation particulière (ὔδωρ), à laquelle appartenoient les belles étoiles Fomahand et Deneb kaitos, comme le prouvent[1] plusieurs passages d’Aratus, de Geminus et du Scholiase de Germanicus.

Cipactli est un animal marin[2]. Cet hiéroglyphe présente une analogie frappante avec le capricorne que les Hindoux et d’autres peuples de l’Asie appellent monstre marin. Le signe mexicain indique un animal fabuleux, un cétacée dont le front est armé d’une corne. Gomera et Torquemada[3] l’appellent espadarte, nom par lequel les Espagnols désignent le narval dont la grande dent est connue sous le nom de corne de licorne. Boturini a pris cette corne pour un harpon, et traduit faussement cipactli par serpent

  1. Ideler, Sternnamen, p. 197.
  2. Gama, Descripc. histor. y cronol. de dos Piedras (Mexico, 1792), p. 27 et 100.
  3. Conquista, fol. cxix, Mon. ind.,Tom. III, p. 223.