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et monumens de l’amérique.

du soleil[1] qui est adoré plus particulièrement sous le nom du dieu Soûrya. Malgré cette analogie d’idées et de signes, nous pensons que les trois empreintes qui forment le vingt-troisième nakchatras sravana, n’ont qu’une ressemblance accidentelle avec les trois vestiges de pieds qui représentent le signe ollin. M. de Chézy, qui réunit une connaissance profonde du persan à celle de la langue sanskrite, observe que le sravana du zodiaque indien fait allusion à une légende très-célèbre parmi les Hindoux, et consignée dans la plupart de leurs livres sacrés, particulièrement dans le Bhagavat-Poûrânam. Vichnou, voulant punir l’orgueil d’un géant qui se croyoit aussi puissant que les dieux, se présente devant lui sous la forme d’un nain : il le prie de lui accorder, dans son vaste empire, l’espace qu’il pourroit embrasser par trois de ses pas. Le géant accorde la prière en souriant ; mais aussitôt le nain grandit si prodigieusement, qu’en deux pas il mesure l’espace qu’il y a entre le ciel et la terre. Comme il demande, au troisième pas, où il pourroit placer son pied,

  1. Rech. asiat., Tom. I, p. 200.