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vues des cordillères,

printemps, qu’à Rome le pontife prenoit le feu nouveau sur l’autel de Vesta, et que les Perses célébroient les grandes fêtes du Neurouz : mais les motifs[1] de ces fêtes étoient diffèrens de ceux qui guidoient les Mexicains et les Égyptiens dans les fêtes solsticiales et isiaques.

J’ai exposé le système de l’intercalation, tel qu’on le voit indiqué dans les manuscrits mexicains, tel que l’ont adopté Siguenza, Clavigero, Carli, et long-temps avant eux, Boulanger et Freret. D’après ce système, la longueur de l’année est supposée de 365j,25 : d’où il résulte que, depuis la réforme du calendrier en 1091 jusqu’à l’arrivée des Espagnols, les Mexicains auroient dû se trouver en erreur de plus de trois jours. Or, les recherches que Gama a faites sur les éclipses de soleil du 23 février 1477 et du 7 juin 1481, qui sont indiquées dans les annales hiéroglyphiques, sur plusieurs époques mémorables de la conquête, et sur les jours où, d’après les fastes mexicains, le soleil passe par le

  1. Dupuis, Origine des Cultes, Tom. I, p. 156 ; Tom. II, Pl. 2, p. 96.