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Quelques auteurs ont soupçonné qu’avant la réforme du calendrier à Tlalixco, les Mexicains avoient intercalé un jour tous les quatre ans ; une fête du dieu du feu (Xiuhteuclli), célébrée avec plus de solennité dans les années qui portaient le symbole tochtli, paroît avoir donné lieu à cette opinion. Le comte Carli, dont les Lettres américaines offrent un mélange singulier d’observations exactes, d’idées purement ingénieuses et d’hypothèses incompatibles avec les principes d’une bonne physique et la vraie théorie des mouvemens célestes, a cru reconnaître, dans les fêtes de neuf jours célébrées tous les quatre ans, les restes d’une intercalation lunaire. Il suppose que les prêtres mexicains comptaient, dans une année, douze lunaisons de vingt-neuf jours huit heures, et que, pour ramener tous les quatre ans ces années de trois cent cinquante-deux jours, à de véritables années lunaires, ils ajoutaient neuf jours. Cette supposition est presque aussi hasardée que celle d’après laquelle le même auteur attribue aux corps célestes l’erreur des anciens calendriers, en admettant que, quelques milliers d’années avant notre ère, la terre ache-