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sur l’intérêt de l’Argent.

besoin, & qui s’obligent de leur en payer un intérêt ; mais comme l’abondance diminue toutes les especes de valeurs, le grand nombre de commerçans qui deviennent prêteurs, & qui cherchent à placer leurs fonds, contraint chaque particulier à se contenter d’un moindre intérêt, & le taux en diminue nécessairement. On peut observer également que lorsque le commerce devient plus étendu, & qu’il exige de plus gros fonds, il s’élève une rivalité entre les marchands & les négocians ; & cette concurrence, dont le public profite, donne un nouvel accroissement au commerce, en même tems qu’il en diminue les profits ; les marchands qui, dans cette circonstance, quittent les affaires pour se livrer à une vie douce & tranquille, sont alors déterminés, par la médiocrité même des profits qu’ils retiroient de leur commerce, à se contenter d’un intérêt médiocre de leur argent. Il est donc inutile de vouloir distinguer la cause & l’effet dans tous les cas où l’intérêt de l’argent est bas, & où les profits du commerce sont médiocres. Ces deux