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Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/120

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les anthropoïdes et les hommes.

nent cette longue Introduction, qui s’écarte quelque peu des sujets plus précis traités dans ce volume, et qu’ils me permettent de me justifier : lorsque j’ai commencé cette traduction, j’avais déjà été frappé par la lecture du texte anglais à une époque où l’occasion de le traduire ne s’était pas présentée ; mais j’avoue que les réserves expresses et la méthode rigoureuse de M. Huxley m’avaient séduit bien plus que les déductions que l’on pourrait tirer d’un parallèle anatomique éminemment empreint des théories de Lamark et de Darwin ; ces théories mêmes, je les avais déjà exposées, sinon en adversaire, du moins en critique plein de défiance. Mais à mesure que je traduisais, vérifiant çà et là, lisant et relisant, et écoutant partisans et ennemis de ce que l’on appelle le darwinisme, je sentais mes défiances s’évanouir et mes scrupules disparaître.

La traduction faite, j’étais partisan convaincu de la mutabilité des formes et, en définitive, du progrès organique. Si une telle modification dans mes opinions avait en quoi que ce fût besoin d’excuses, d’illustres exemples m’en fourniraient ; car presque tous les grands naturalistes de l’Allemagne, de l’Angleterre, de la Suisse et de l’Italie n’ont admis, même partiellement, ces principes qu’après les avoir combattus. Or, cette Introduction n’est que le développement des phases par lesquelles j’ai passé pour arriver à mes convictions actuelles, phases que j’ai résumées en cinq divisions dont voici l’enchaînement :