Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/171

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

baiser rapide du bleu dégrossit et affina en une Cydalise rêveuse : la teinte de gris-perle.

Et de même que les tons se fondaient et renaissaient différents, les essences se mêlèrent, perdant leur origine propre, se transformant suivant la vivacité ou la langueur des caresses en des descendances multiples ou rares : maréchale, à base de musc, d’ambre, de tubéreuse, de cassie, de jasmin et d’orange ; frangipane extraite de la bergamote et de la vanille, du safran et des baumes de musc et d’ambre ; jockey-club issu de l’accouplement de la tubéreuse et de l’orange, de la mousseline et de l’iris, de la lavande et du miel.

Et d’autres... d’autres... nuances du lilas et du soufre, du saumon et du brun pâle, des laques et des cobalts verts, d’autres... d’autres... le bouquet, la mousseline, le nard, éclataient et fumaient à l’infini, claires, foncées, subtiles, lourdes.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Je me réveillai — plus rien. — Seule, au pied de mon lit, Icarée, ma chatte, avait relevé son cuissot de droite et léchait avec sa langue de rose sa robe de poils roux.