Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/215

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— Prenez-vous du café ? demanda M. Martinet d’un ton aimable.

— Non, merci, j’étouffe, je vais respirer un peu.

Mais M. Martinet n’était pas disposé à le quitter. Il le rejoignit sur le palier et lui saisit le bras.

— Où me menez-vous ? dit Folantin, découragé.

— Voyons, mon cher camarade, répondit M. Martinet, j’ai compris que ma table d’hôte ne vous plaisait guère...

— Mais si... mais si... pour le prix c’est même surprenant... seulement il faisait bien chaud, riposta timidement M. Folantin, qui craignait d’avoir blessé son hôte, par sa mine renfrognée et par sa fuite.

— Eh bien, nous ne nous voyons pas assez souvent pour que je veuille que vous vous sépariez de moi avec une mauvaise impression, fit M. Martinet d’un ton cordial. À propos, comment allons-nous tuer la soirée ? Si vous aimiez le théâtre, je vous proposerais d’aller à l’Opéra-Comique. Nous avons le temps, dit-il, en examinant sa montre. On joue ce soir Richard Cœur-de-Lion et le Pré-aux-Clercs. Hein, qu’en dites vous ?

— Tout ce que vous voudrez. — Après tout, pensa M. Folantin, peut-être arriverai-je à me distraire, et puis comment refuser la proposition de ce brave homme, dont j’ai déjà froissé tous les