Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/252

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convive, maintenant que nous sommes seuls, causons un peu de ce qui nous occupe ; vous êtes notaire ; au point de vue du droit, quelle est la situation exacte ?

— Celle-ci, répondit le notaire, en coupant, avec un canif à manche de nacre qu’il tira de sa poche, le bout d’un cigare : votre fils est mort sans postérité, ni frère, ni sœur, ni descendants d’eux ; le petit avoir qu’il tenait de feu sa mère doit, aux termes de l’article 746 du Code civil, se diviser par moitié entre les ascendants de la ligne paternelle et les ascendants de la ligne maternelle ; autrement dit, si Jules n’a pas écorné son capital, c’est cinquante mille francs qui reviennent à chacun de nous.

— Bien. — Reste à savoir si, par un testament, le pauvre garçon n’a pas légué une partie de son bien à certaine personne.

— C’est un point qu’il est, en effet, nécessaire d’éclaircir.

— Puis, continua M. Lambois, en admettant que Jules possède encore ses cent mille francs, et qu’il soit mort intestat, comment nous débarrasserons-nous de cette créature avec laquelle il s’est mis en ménage ? Et cela, ajouta-t-il, après une minute de réflexion, sans qu’il y ait, de sa part, tentative de chantage, ou visite scandaleuse venant nous compromettre dans cette ville.

— C’est là le hic, mais j’ai mon plan ; je pense